Bonus - Séquences coupées

(Musique de fond)
Hermine : Bienvenue dans « H comme handicapé.es », le podcast qui donne la parole aux personnes handicapées parce qu'on ne les entend pas assez. Alors aujourd'hui vous l'aurez vu dans le titre, c'est épisode bonus, avec des séquences coupées d'anciens épisodes. Y'aura l'épisode avec Morgan.e, l'épisode 6, l'épisode 7 avec Marianne et Yophine, l'épisode 10 avec Ivanka et Lisa et l'épisode 15 avec Laura et Hallux. Et on parle de… plein de sujets qui ont… des fois des rapports avec l'épisode et des fois, pas. On parle par exemple de…, galères de bus avec la RATP, d'homophobie…, dans les communautés non blanches et…, on parle aussi de validisme intériorisé et de… décriminer, décriminalisation du travail du sexe. Wouh ! J'y suis arrivé.e ! Et, après, il y a aussi, quelques recommandations culturelles en bonus et je parlerai un peu de l'avenir du podcast et de…, du format, du nouveau format que j'ai en tête. Voilà. Je vous laisse avec les séquences coupées.
(Fin de la musique de fond)

[Épisode 6, Morgan.e, ndlr]

Morgan.e : Parce que, oui, j'ai des capacités qui sont peut-être différentes de toi, Jean -Michel mais c'est pas une raison pour laquelle…, ça me donne, ça me donne le droit de, bah de, de me fermer des portes littéralement quoi. C'est pas…, c'est pas parce que je peux pas marcher que je, que c'est ok que je puisse pas prendre le métro, en fait. C'est pas normal.

Hermine : D'ailleurs… hors… Attends, je fais un time out, deux secondes. Mais, t'avais fait ton dernier post là sur l'accessibilité et la RATP à Paris et tout.

Morgan.e : Ouais.

Hermine : Et moi, en passant…, en montant à Rennes pour mon démé, pour mon déménagement, je…, suis passé.e par Paris et…, il m'est arrivé un truc très classique des bus parisiens…, qui m'est pas arrivé qu'une seule fois d'ailleurs, alors que j'habite même pas à Paris. Mais…, tu sais genre j'arrive à Gare de Lyon et je…, je vais pour prendre le bus et…, le chauffeur il arrive pas à faire sortir la rampe et du coup y m'dit… : « Bah non !... Attendez le prochain.» Et y s'en va. Et, et voilà. Et le pire c'est que, le pire c'est que, on était deux personnes en fauteuil et y'avait un monsieur avec ses deux gamins, et ses deux gamins qui avaient genre, je sais pas 8/10 ans, et, et les gamins ils savaient mieux.que le chauffeur…, comment faire marcher la rampe. C'était n'importe quoi, je… (rire dans la voix). Fin voilà, fin de la parenthèse mais c'était, c'était (rire)....

Morgan.e : Nan mais ça c'est vraiment bah : daily life d'un handi en France quoi ! Bah du coup t'attends 20 minutes le prochain parce que t'as que ça à foutre en fait. Bah ouais, t'es handi.e, ton temps ne compte pas.

Hermine : C'est ça. C'est n'importe quoi!

[ Épisode 7, Marianne et Yophine, ndlr]

Marianne : Déjà c'est marrant, parce que je t'avoue que je n'utilise jamais le terme : invalide.

Hermine : Oui, moi non plus, c'est vrai.

Marianne : Pour moi c'est : y'a des hommes qui sont handis, comme moi je suis handie, mais…, c'est juste un, une manière de faire avec nos corps, pluriels, mais on n'est, personnellement je trouve pas qu'on est invalides.

Hermine : T'façon je trouve que le terme valide en français est très, fin est …, j'ai un peu du mal.

Yophine : Trééés… médicalisé, je crois.

Marianne : Ben, moi je trouve qu'il est très…., connoté à la, à être productif et efficient et à être, à cocher une espèce de, de, de toutes les cases, tous, tous les organes sont là, tous les trucs fonctionnement bien. Alors que les choses c'est plus complexes que ça quoi.

Hermine : Ouais, ouais. Bah en fait je crois que c'est ça l'origine du mot valide. De base, c'était…, les personnes qui pouvaient pas travailler, c'est des personnes invalides et tout ça, fin. Je crois que l'origine de base, ça vient de là et, et oui clairement c'est très, c'est limite quoi.

Marianne : C'est très mécanique quoi. Très ouais, mécanique.

Yophine : Je dirai handi alors (rire).

Marianne : Non mais c'est parce que je me dis que si les personnes en, nous entendent, je me dis que ça peut peut-être être rude pour…, des hommes handis d'entendre…

Hermine : Je sais que y'a des personnes handies qui l'utilisent, d'autres pas. Moi, c'est pas mon cas. Fin, c'est assez, c'est assez complexe. Mais…, ouais pour revenir, fin moi je sais que pareil, quand j'étais ado…, j'avais ce truc de : « Jamais je sortirai avec un mec handicapé !» Fin, c'était pour possible dans ma tête. Et là…, à bientôt 30 ans, je n'ai plus envie de sortir avec des mecs cis (rires), valides, blancs, heteros (rires). Donc, comme ça, je suis un peu passé.e d'un extrême à l'autre, en fait. C'est assez, assez drôle quand j'y pense. Mais ouais, ouais, je pense que y'a beaucoup, beaucoup de validisme intériorisé eeeet, et que ça prend beaucoup, beaucoup de temps pour, pour le déconstruire et, et donc forcément ouais y'a beaucoup de…, de violences…, intracommunautaires tout ça. Enfin, vaste, vaaaaste sujet.

Marianne : Ah ouais, ouais. Mais : un épisode pour en parler, c'est, c'est ouais, c'est complexe hein, y'a tellement de choses à dire.

Hermine : (rire) C'est clair.

Marianne : Mais même, tel quel, le validisme intériorisé c'est, c'est quelque chose très…, ouais c'est très…, rude à déceler en soi, parce que, comme nos corps sont souvent perçus comme… : pas assez ou pas valables, du coup on a fort aussi dans nos, dans nos éducations, dans nos familles, dans nos institutions ou quoi, bah acquiescer. Et…, vraiment…, sans, on fait même plus attention, mais on le, on le, on le valide aussi en fait, ce truc de : nos corps ne sont pas assez. Ils sont tels qu'ils sont et ils leur manque quelque chose ou ça ne va pas par essence. Alors que…, c'est juste une autre manière, en fait, d'être.

Yophine : Je l'ai ressenti énormément quand j'étais petite. Jusqu'à mon adolescence, fin jusqu'à maintenant en fait, dans mes études, j'ai l'impression que je suis pas… Partout où je suis heii t'façon, que je suis : il me manque un truc. On te fait sentir qu'il te manque quelque chose pour que tu sois, je sais pas, comblée…, dans une espèce de bonheur absolu ou je sais pas quoi (rires). Et du coup ben…, ça m'a tellement perturbée cette sensation de, en fait, de : « il te manque un truc, tu n', tu n'y arriveras jamais.» Ça m'a tellement perturbée que, ben…, tu finis par douter en fait. Tu, tu finis par douter et tu te reconnais plus. Et ça… prend du temps pour se remettre en selle. Se dire : « bah en fait non. Il me manque rien du tout. Je suis comme ça et voilà quoi, c'est à prendre ou à laisser ».

[Épisode 10, Ivanka et Lisa, ndlr]

Lisa : Je l'ai pas précisé, on n'a pas précisé nos origines, mais c'est, il est vrai que y'a des communautés donc, je veux dire, non blanches, qui… ont, un gros, gros rapport avec la sexualité qui est de l'ordre du tabou. Et c'est une vague énorme quand on est soi-même handie. Parce que déjà pour on va dire, ceux qui rentrent dans leur moule acceptable, comme…, l'hétérosexualité c'est même des, des sujets qu'on n'aborde pas en fait. Je pense à, à la Russie, ils vont dire : « les homosexuels on n'en, y'en a pas en Russie». C'est, on a encore dans le monde des croyances comme ça sur : « Nan mais ça, ça n'existe pas c'est, c'est un truc d'occidentaux.». Vous devez l'entendre ça : « Ah, c'est un truc, une maladie occidentale, c'est…». Comme si, y'avait ouais une fissure, une scission, pardon, entre l'Orient et l'Occident.

Hermine : J'ai é, écouté pas mal de témoignages de personnes…, racisées…queers qui disaient que quand elles en parlaient à, à leur famille ou quoi, leur famille disait : « Non mais ça existe pas chez nous, c'est une maladie de blancs».

Ivanka : Moi j'ai bien envie de rebondir là-dessus pour donner un, un petit message d'espoir. Ça se passe pas toujours comme ça dans toutes les familles racisées. Donc, je suis noire et ma famille aussi est noire. Et non, on n'a, fin, de mon côté en tout cas, avec mes proches, très proches, donc : mes parents, mes frères et soeurs, mes cousines, mes cousins, j'ai jamais eu de problèmes…, d'homophobie, de lesbophobie, fin, pas du tout ce, ce genre de, de soucis. Donc ça c'est très bien passé et ça n'a pas été une question, en fait avant… Si on doit parler de coming-out, j'ai pas vraiment la sensation d'avoir eu à faire un coming-out. Peut-être que, je devais avoir 13 ou 14 ans, et…, on a trouvé une photo de moi qui était en train d'embrasser…, une de mes copines d'enfance parce qu'on avait joué au jeu de la bouteille, vous voyez ? Et donc il fallait qu'on s'embrasse et ma tante a vu cette photo, elle m'a dit : « ah t'as embrassé…». Et… En fait c'était pas une question, j'ai dit : « Oui, j'embrasse des filles, j'embrasse des garçons ». Et voilà. C'est tout. Donc j'ai pas eu…, à faire de déclaration. Après, un peu plus tard, quand j'ai eu une copine un, un peu plus fixe, où c'était une histoire un peu plus sérieuse, là je leur ai rappelé quand même (rire). Je leur ai rappelé, euh, que c'était une fille qui allait venir à la maison et qu'on n'est pas juste des bonnes copines, qu'on est des TRÈS bonnes copines. Et puis…, c'est tout. J'ai pas eu de problèmes là-dessus, mais par contre, là où ça a posé question, où j'ai eu des commentaires qui m'ont un peu fait de la peine plus tard, que ce soit…, de, du côté de ma famille ou même d'autres connaissances à me demander si tout à coup ma queerness se, se, se développait plus parce que j'avais peur des hommes et que je me sentais plus, safe, avec des femmes en tant que personne handicapée ? Et…, je voudrais décorréler totalement ces deux éléments. Non. Euh, pas du tout. Donc je sais pas pour les autres, mais, mon identité…, mon orientation sexuelle n'a aucun rapport avec mon identité handicapée.

[ Épisode 16, Hallux et Laura, ndlr]

Hallux : Là on est en train de réfléchir… Du coup, c'est hyper intéressant la décrim' parce que bah ça, ça n, nous donne à réfléchir de, bah comment on va faire ? Pour pas non plus tomber dans un truc où…, où on se fait exploiter par l'État. Et en même temps prendre en compte toutes les réalités des TDS. Parce que…, pour moi, y'a autant de façons de faire du TDS que de TDS (rires). C'est vraiment, voilà, toutes les situations elles sont hyper différentes. Eeeet… En même temps, voilà, en même temps…, pouvoir être payé décemment tout ça. Et du coup, on réfléchit vachement sur ces trucs là, et, parce que, c'était déjà… toléré, hein, en Belgique, et donc : là où c'était toléré, c'était déclaré en tant que, soit masseuse, soit dans les filières artistiques quoi, performances…, vidéos…, pour les personnes qui font que de la cam par exemple… Eeeet… Je crois que on est vraiment là-dessus en ce moment, de se dire : « oh ben tiens, comment on fait pour…, avoir une loi ?», parce que là on a eu la décriminalisation, mais on est en train d'écrire les lois. C'est pas tout de décriminaliser (rire dans la voix), mais après voilà, c'est qu'est-ce que, qu'est-ce qu'on va faire des lois, parce qu'il faut bien des lois? Et du coup, voilà, on est là-dedans et je trouve c'est intéressant… Pour moi, ouais c'est clair, c'est un travail artistique quoi. Socio-artistique, social artistique. Et pour moi le travail du sexe, en tout cas dans ma pratique, elle pas que au niveau de, du client, je veux dire, j'sais, fin, pour moi le travail du sexe, c'est tout un travail. Et donc ça va être : moi je fais des workshops…, sur le BDSM par exemple… Sur comment construire…, des martinets…, le rapport aux impacts : c'est quoi faire des fessées…, Fin voilà, y'a tout… J'ai l'impression, ouais, que je réfléchis là-dessus. C'est vraiment, un travail sur les sexualités et comment se les réapproprier parce qu'elles sont fort imprégnées…, de l'hétéropatriarcat, hein, voilà (rire).

Hermine : Oh, c'est trop trop intéressant ! Je sais pas si j'ai, parce que là, là ça commence à être un petit peu long. Mais, juste : est-ce que rapidement tu peux expliquer pour les personnes qui savent pas, juste l'importance de la décrimila, décrimila, ah !, tu vois ce que je veux dire.

Hallux : Et ouais, c'est dur à dire hein (rires) ! Je me suis…, je me suis bien entraîné : la decrimini, dé-cri-mi-na-li-sa-tion. Et bah en fait, c'est que ça rend… Parce que jusqu'ici, le travail du sexe était un travail criminel, ça relevait, ça relevait d'un crime. Donc, bah en France, y'avait la pénalisation du client…, ce qui a été le…, la pire loi…, passée…, ever and never. Parce que du coup… Bah… je pense que… pour les… TDS français/ françaises, ça été, vraiment un coup dans leur pratique… Voilà. En Belgique, c'était toléré mais en fait, alors eux ils ont tourné la, d'une autre façon, c'est que : le travail n'était pas… sanctionné…, criminalisé, mais par contre le profit entre guillemets, que tu faisais dessus était…, était criminalisé. Donc ça veut dire que c'est tout ton entourage : par exemple…, si tu payais ton loyer avec…, l'argent que tu t'es fait avec le travail du sexe, alors ton propriétaire pouvait être un proxénète.

Hermine : Bah c'est pareil en France je crois non ?

Laura : Ouais c'est ça. En gros même si t'offres un verre à un pote…, ça…

Hallux : C’est ça. Et là du coup, le fait que ça soit décriminalisé, tout ça, tout ça…, saute. Et maintenant, pour l'instant y'a pas de, de voilà, on est en train de travailler, c'était, là ça c'est passé en… mars, mars je crois ? Deux mille…ou mai, mai 2020, 2022… Oui, c'était au printemps je me souviens. Ouais, c'est ça, on a bien fait la fête, sur les terrasses. Donc maintenant, c'est ça que je dis, on est en train d'écrire les lois, donc pour l'instant, y'a pas de… Je peux pas dire réellement qu'est ce que ça change. Mais ce qui est quand même vachement cool…, en Belgique, c'est que… du coup : pour la décriminalisation, il, y'a eu un travail de fond qui a été fait par… Utopi qui est l'association, une asbl comme on dit ici, de travailleurs et travailleuses du sexe. C'est Utopi : l'Union des Travailleurs et Travailleuses du sexe…. Organisé.es Pour l'Indépendance. Donc, qui ont été associé.es au processus depuis…, des années, des années. En fait, ça fait bien…, 10 ans que iels travaillent dessus. Et, et du coup sont aussi au…, mécanisme pour écrire les lois. Donc c'est quand même vachement bien !

Hermine : Ben carrément, carrément. Ouais c’est important d’en parler parce que enfin… le problème en soi c’est pas le TDS, le problème c’est tout ce qu’il y a autour (rire bref). C’est toujours pareil, c’est comme… le problème c’est pas le handicap, le problème c’est le validisme et comment les personnes handicapées sont perçues et traitées dans la société, voilà. Et ben c’est la même chose pour les TDS, ok ? Vraiment les gens, renseignez-vous (rire), j’en ai… j’en ai marre de, de cette putophobie et tout là. Alors que encore une fois je suis même pas concerné·e, donc vraiment, force à vous les adelphes TDS.

Hallux : Merci (rire), ben oui mais après c’est comme toutes les stigmatisations et puis plus tu comu… plus tu cumules… plus tu cumules, plus, plus il y en a mais c’est là où pour moi je trouve que c’est important l’intersectionnalité. Où des fois toi-même avec tes identités t’es intersectionel quoi voilà. Moi je suis racisée, je suis grosse, je suis une personne au genre fluide, voilà… et du coup, ben je sais ce que c’est l’intersectionnalité à l’intérieur déjà, mais je trouve on perd de plus en plus dans les, dans les différents lieux de lutte cette intersectionnalité.

Hermine : Oui, c’est vrai que maintenant c’est une peu un mot fourre-tout et on… on emploie un peu à tord et à travers et ça a un peu perdu de son sens. Et d’ailleurs c’est important de rappeler que à la base le concept d’intersectionnalité ça a été inventé et créé par une femme racisée, une femme noire qui était avocate et qui s’appelle Kimberley Crenshaw, et voilà, c’est important, surtout les personnes blanches, hein, de savoir d’où ça vient quand vous utilisez des termes, s’il vous plait, merci.

Hallux : Grave (rire) ! Tellement (rire) ! Bah oui puis c’est l’intersec… ouais, l’intersectionnalité dans les intimités, c’est ça que je trouve que c’est… le plus intéressant, parce qu’on en parle, on dit les grands mots et tout mais c’est quoi l’intersectionnalité dans nos intimités, dans l’intimité, quand le politique il touche à l’intime, franchement, souvent ça fait péter des trucs hein. Ça fait péter des idéots, j’vous l’dis moi (rire).

Hermine : Me revoilà pour vous parler des recommandations culturelles. Alors pour ces dernières recommandations culturelles de la saison il y aura un livre, un podcast, et évidemment une série, car je ne peux pas finir ce podcast sans série. La première dont je voulais vous parler c’est un livre dont j’ai déjà parlé dans un ancien épisode, mais cette fois c’est le tome deux du coup, parce que c’est une série en trois tomes. Et c’est le tome deux de Tant qu’il le faudra, un roman jeunesse qui parle d’un magazine associatif LGBT+ Parisien. Donc on suit toute une bande de jeunes… de jeunes gens queer, et au niveau représentation c’est super, je crois je l’avais déjà dit mais je le redis parce que Cordélia, qui est l’autrice du coup, fait vraiment beaucoup de… d’efforts et de choses bien pour la représentation des minorités dans ce livre. Et ce qui est encore mieux, je trouve, que dans le premier c’est que, ben,que le deuxième tome est plus gros que le premier et du coup il y a plus de détails sur des nouveaux personnages qu’on n’avait pas avant. Il y a notamment un… un personnage que j’aime beaucoup qui s’appelle Sen qui est une personne non-binaire et autiste et racisée, dans laquelle je me suis beaucoup reconnue. Et il y a aussi le personnage de Jade, dont j’avais déjà parlé mais, qui est aussi super, qui est une meuf handicapée en fauteuil roulant, et pansexuelle je crois. Et ce que j’aime beaucoup c’est que vraiment en fait elle fait un peu de la pédagogie indirecte. C’est-à-dire que en suivant les histoires de ces personnages, on apprend des choses sur le validisme, sur le racisme, sur les queerphobies, etc. Et en même temps on s’attache vachement aux personnages parce que ils sont top, hyper bien faits, hyper réalistes, et en même temps drôles et positifs. Donc Tant qu’il le faudra, le tome deux, qui a été écrit par Cordélia du coup, qui est une autrice queer. Et là à l’heure où je parle, le tome trois vient de sortir il y a trois jours. Et j’ai très hâte de le lire et d’aller dans ma librairie et de le commander, et je vais lire ça cet été et ça va être chouette ! Voilà, ça c’était ma première reco.

La deuxième du coup c’est un podcast qui s’appelle déballe ton métissage, qui est un podcast qui a été créé par une personne qui suit le podcast d’ailleurs, qui suit H comme handicapé.e.s. Vraiment, merci Marine pour ton soutien, je sais que tu vas écouter cet épisode du coup, c’était important pour moi de parler de ce podcast et aussi pour te rendre un peu la pareille parce que je sais que voilà, tu est une alliée de la communauté handie et on en a besoin de plus, de, de gens comme toi, donc voilà. C’est aussi pour mettre en avant le travail de personnes racisées, parce que, je suis certe handicapé·e et queer mais j’ai quand même des privilèges et l’un d’eux est la blanchité. Et justement dans Déballe ton métissage, la blanchité est un sujet qui est abordé, avec aussi les traumas racials, la quête d’identité, car comme son nom l’indique, il donne surtout la parole aux personnes métis et multiraciales. C’est hyper bien fait, c’est hyper pédagogique. D’abord, au début des épisodes, il y a certains termes qui sont expliqués et ensuite il y a une discussion et un témoignage. C’est vraiment hyper bien fait, hyper qualitatif. On sent que c’est une personne neurotypique qui fait ce podcast (rire), et c’est évidemment accessible, il y a des sous-titres, des vidéos sous-titrées, et des vidéos vraiment sous-titrées et pas juste des sous-titres automatiques. Mais genre on sent que le travail de sous-titrage a déjà été fait. Et ça c’est important, évidemment, sinon j’en n’aurais pas parlé de ce podcast, donc voilà, merci Marine, et merci pour ton travail.

Et le dernier, dernière reco que je voulais faire c’était évidemment une série. Et je voulais parler d’une série qui s’appelle The sexe lives of college girls, c’est une série américaine, qui du coup comme son nom l’indique, a pour personnages principales des étudiantes qui viennent d’arriver à l’université. Et qui découvrent entre-autre les joies de la sexualité et des relations amoureuses etc., mais pas que. Et ça parle de pleins de sujets, parce que encore une fois la diversité des personnages est bien, bien faite car ce n’est pas une série créée par un mec blanc de quarante ans et ça se sent, et c’est top. Et ça parle du coup de racisme, d’homosexualité, et ce que j’aime bien c’est que les personnages sont pas trop caricaturales, c’est pas des stéréotypes. Par exemple il y a un personnage meuf lesbienne et c’est pas le genre de personnage qu’on a l’habitude de voir. Pour ça c’est vraiment top. Il y a aussi, et c’est pour ça que je voulais en parler, une actrice handicapée dont j’ai déjà parlé dans le podcast : Lauren Spencer, « Lolo » Spencer, qui a un petit rôle, qui a un petit rôle secondaire mais qui est quand même, qui est hyper bien fait, dans le sens où, ce que j’ai bien aimé c’est que son handicap c’est un non-sujet total, c’est juste elle qui vit sa meilleure vie d’étudiante avec les autres élèves. Son handicap est un non-sujet et en même temps ça montre qu’on peut être handi et sortir et embrasser des mecs en soirée et s’amuser et etc. Et c’est top ! Mais le seul bémol c’est que je dirais que on la voit pas assez et que j’aimerais bien qu’on la voit un peu plus dans la saison trois. Et puis, elle a un peu ce côté ressort comique, mais sans jamais se moquer de son handicap ou quoi que ce soit, c’est vraiment, elle est là juste pour faire rire les gens, mais elle se moque pas d’elle-même et elle, enfin, elle se dénigre pas et ça c’est top aussi. Du coup c’est très drôle et en même temps pédagogique, ça parle de pleins de sujets. Par contre c’est pas disponible en France, je crois que la saison un est disponible sur Amazon Prime si je dis pas de bêtises. Mais c’est aussi pour ça que je l’ai mis en bonus, c’est que c’est pas très très accessible en France. Moi j’ai dû prendre un VPN pour la regarder, donc voilà, ça, ça vous dit un peu la galère que c’est pour la trouver. Mais le truc chouette c’est que ça a été reconduit pour une troisième saison, et ça c’est assez rare pour les séries qui abordent ce genre de sujets. Donc voilà, donc Sexe life of college girls, avec Lauren Spencer entre autres.

Et maintenant je voulais vous parler de l’avenir du podcast. Parce que j’en ai déjà un peu parlé dans l’épisode d’avant, mais je me suis rendu·e compte que je m’étais un peu emballée, comme d’habitude c’est l’impulsivité du TDAH qui a encore frappé, et je me suis rendu·e compte que j’avais peut-être pas assez réfléchi au format et que il fallait que je creuse un peu plus le sujet. Parce que pour celleux qui le savent pas, j’ai eu l’idée du podcast à la base pendant le tout premier confinement, donc clairement j’ai eu le temps d’y réfléchir, et quand j’ai commencé ce format-là, quand j’ai commencé le podcast, j’avais à peu prés toutes les idées en tête, donc c’était assez simple. Et là de changer de format ça va me… ben, être un nouveau petit challenge mais c’est chouette mais du coup voilà, j’ai encore besoin de temps pour y réfléchir. Mais déjà, j’ai fait quelques petites recherches, et j’ai trouvé un chouette moyen d’enregistrer les messages vocaux sur Instagram, de les télécharger plus exactement. Du coup ça veut dire que si je fais des épisodes un peu plus participatifs où c’est les gens qui m’envoient des messages, vous pourrez le faire directement via Instagram, en m’envoyant des vocaux et moi j’aurai qu’à les télécharger et les mettre sur mon logiciel de montage, et ça c’est hyper pratique et ça va me faire gagner un temps incroyable. Et de toute façon c’est plus logique vu que… la majorité de mon activité est sur Instagram, et quand je fais des appels à témoignages c’est sur Instagram, donc c’est beaucoup plus logique que vous m’envoyez des vocaux sur Instagram. Et bien évidemment pour les personnes qui n’ont pas Instagram et qui voudraient participer, vous pourrez toujours m’envoyer des vocaux par mail en vous enregistrant sur votre téléphone. Et je voulais aussi préciser deux-trois trucs, parce qu’il y a des choses dont je me suis rendu·e compte encore une fois. Malgré le fait que j’essaie le plus possible de diversifier les handicaps, il y en a quand même quelques-uns qui reviennent très souvent, comme par exemple, je sais pas, au hasard, la paralysie cérébrale, où le SED, le syndrome d’Ehlers-Danlos. C’est très bien qu’on parle de ces handicaps mais ça serait chouette aussi qu’on parle plus de handicaps psy par exemple, de personnes qui ont un TDI, de personnes qui ont un trouble bipolaire, un trouble borderline, ce genre de… de handicap-là parce que encore une fois, malgré mes efforts, ça reste encore assez invisibilisé. Donc voilà, s’il y a des personnes qui ont ce type de handicap et qui veulent témoigner là-dessus, encore une fois mes DMs et mes mails sont ouverts. Et aussi j’aimerais qu’on parle un petit peu plus de… des autres identités de la communauté LGBT+, parce qu’on en a parlé déjà de quelques-unes, mais il y en a beaucoup plus, et je pense notamment aux personnes trans, surtout vu la transphobie en ce moment, je pense que c’est important d’en parler. Donc encore une fois s’il y a des personnes handicapées et trans qui veulent témoigner, parler de ces identités-là. Et aussi je me suis rendu compte que en fait, on a parlé de très gros sujets, et de trucs hyper importants, et de racisme et de travail du sexe, et de grossophobie, etc. Et c’est hyper important, et c’est super intéressant d’en parler, mais ça serait bien aussi de parler de choses du quotidien. Et quand je dis « des choses du quotidien », ça peut être par exemple s’habiller, genre les vêtements, quand on est handicapé·e, c’est un énorme sujet en fait. On n’y pense pas mais il y a tellement de choses à dire là-dessus. Je sais pas, les transports, on en a déjà un peu parlé, mais plus en détail. Enfin peut-être toutes les petites choses du quotidien, genre en fait il y a pleins pleins pleins de sujets, et encore une fois il faut que j’y réfléchisse. Mais je pense qu’il y a de quoi faire et on n’est pas obligé·es de parler de trucs absolument énormes, et c’est important aussi de parler de nos quotidien, et voilà. Et je voulais aussi préciser une dernière chose, c’est que évidemment, les témoignages et les messages vocaux que vous m’enverrez pourront être anonymes. Là pour le coup c’est l’avantage aussi de faire ce format-là, c’est que en fait j’arrêterai de mettre les prénoms en titre et les titres ça deviendra juste le… les thèmes des épisodes et les sujets qui sont abordés dans l’épisode, et pas juste les prénoms en fait. Du coup, s’il y a des personnes qui préfèrent rester anonymes, et je comprends tout à fait, c’est possible aussi, voilà, c’était un, un détail important auquel j’ai réfléchi.

Et voilà, je vais m’arrêter là parce que ça commence à être un peu long et que je commence à être un peu fatiguée. Mais je vais réfléchir un petit peu à tout ça encore cet été et je reviendrai en septembre. Non, on va pas dire de mois, on va dire que je reviens à l’automne, voilà. Je reviendrai à l’automne du coup avec un nouveau format. Car ce n’est pas la fin de H comme handicapé.e.s, mais c’est juste un petit renouveau parce que j’ai besoin de changement, sinon je vais arrêter, c’est pas… c’est pas ce qu’on veut. Juste, merci, ça fait longtemps que je l’ai pas dit, mais merci à toutes les personnes qui écoutent le podcast. Merci à toutes les personnes qui partagent le podcast, qui en parlent autour d’elles. Merci à toutes les personnes qui m’ont invité·e à des évènements pour parler du podcast, à toutes les opportunités que j’ai eues. Merci aux adelphes qui m’ont fait apprendre pleins de trucs… vraiment, parce que je… enfin quand je réécoute les anciens épisodes là, je me rends compte de l’évolution que j’ai eu dans mon militantisme et, et… et c’est trop bien et c’est grâce à vous, que ce soit par rapport au racisme, sur mes biais racistes, sur mes biais validistes, sur l’accessibilité pour les personnes sourdes, sur l’accessibilité visuelle etc. Enfin genre, j’ai vraiment beaucoup beaucoup évolué et merci pour ça, enfin c’est aussi grâce à ce podcast depuis un peu plus de deux ans maintenant que je… que je peux dire ça donc ouais, juste merci à tous pour votre, à tous et à toustes pour votre soutien, et on se retrouve à l’automne !