Artistes handicapé.e.s : Dessin, danse & art-thérapie

Hermine : Bienvenue dans « H comme handicapé.e.s », le podcast qui donne la parole aux personnes handicapées parce qu'on ne les entend pas assez.
Pour le premier épisode de ce nouveau format, j’avais envie de donner la parole à des artistes handicapé.e.s. Que ce soit par la danse, le dessin ou la peinture, iels nous parlent de leur passion et de comment leur pratique artistique les aide au quotidien avec leur corps, leur douleur et leurs identités handicapées. En réécoutant les témoignages, je me rends compte que ça peut un petit peu sonner comme de l’inspiration porn, et que certaines personnes pourraient penser que ces témoignages sont là pour inspirer les personnes valides. J’aimerais donc préciser que ce n’est absolument pas le cas, que ce soit pour cet épisode, pour ces témoignages ou pour le podcast en général. Ce sont des témoignages et des tranches de vie de personnes handicapé.es qui parlent de leur passion, et ce n’est en aucun cas un épisode pour inspirer les personnes valides. J’avais envie de commencer cette nouvelle série d’épisodes avec des témoignages positifs qui parlent de choses qui nous aident au quotidien, et je pense que c’est plutôt réussi. Je vous laisse avec les témoignages.

Témoignage 1

Gamine, il a fallu que je trouve euh, comment me développer autrement… que par le corps. Les enfants ils débordent d’énergie tu vois, ça… ça court euh, ça saute dans tous les sens, y a tout chez eux qui euh, qui semble euh, s’exprimer par le corps. Et euh, pour moi, qui aie un corps plutôt euh, douloureux et qui peine à se mouvoir, l’observation du monde qui m’entoure finit par aboutir à mmh, la représentation du monde par le dessin. Et la pratique intensive, elle finit par donner un… bon niveau, selon les adultes, parce que c’est à travers au final de leur regard et de leurs remarques, que je comprends qu’il se passe quelque chose au-delà du plaisir que j’ai euh, moi, à dessiner. Je suis poussée très tôt du coup dans cette direction et c’est, c’est ça clairement qui va mmh, qui va me permettre de continuer euh, toute ma vie, c’est ces encouragements-là et cette valorisation-là. J’étais super mauvaise à l’école euh, alors euh, pour une fois que j’avais euh, mmh, ‘fin que j’… en tout cas que j’étais forte à quelque chose, bah j’m’y suis raccroché très fort.

J’avais envie euh, mmh, très tôt, dès l’école, qu’on, qu’on me voit comme euh, la gamine qui dessine bien et, et pas celle qui marche mal. J’avais envie de, de changer l’étiquette en fait, qu’on, qu’on me collait. Certainement que j’avais un besoin de reconnaissance aussi sans doute. Mais y avait un truc de cette ordre-là quoi, de, de, de mauvaise étiquette ou en tout cas de, d’étiquette peu valorisante qui m’était collée dessus, malgré moi. Parce que malheureusement pour nous dans ce monde, euh… ‘fin on a beau euh, être tout ce que tu veux euh, riches, talentueux, beaux, célèbres euh, forts en cuisine ou un grand athlète, on reste avant tout : handicapé.es. Et euh, c’est l’identité dominante en fait, c’est l’étiquette peu flatteuse qui, qui bouffe toutes les autres, complètement toutes les autres. Puis euh, mmh, y a un truc aussi de l’ordre de l’inconscient collectif quoi, on est… on est vus comme euh… non productifs et assistés et, et ouais comme incapables en fait et, et vides au final… Ou, ou en tout cas comme vraiment misérables dans nos vies, ça c’est, c’est quand même une idée commune qui est, qui est très euh, qui est très répandue. Et ça en fait, ça m’a vraiment boostée dans mon envie d’exceller et… et de me donner au max pour être euh, au level de, de mon ambition quoi, j’avais… j’avais besoin de, de prouver et… et de me prouver que, en étant handi que c’était possible et de, de, d’accomplir aussi ses, ses rêves et que je continue d’y croire très, très très fort moi perso.

Et donc au final je termine euh, je termine aux beaux-arts après le bac, et j’enchaine avec l’ERG, l’École de, de Recherche Graphique à, à Bruxelles et, et, et donc ça, ça fait des études super longues et c’est… ça c’est, c’est ma revanche sur les années scolaires de merde (rire). Et puis ben voilà en fait, je me rends bien compte que euh, je me rends bien compte aujourd’hui que pour moi ma pratique artistique c’est… c’est… c’est toute ma vie en fait, et sans elle euh, mmh, y a, y a pas de, de sens. C’est, c’est ma façon de, de, d’apporter quelque chose, en tout cas d’avoir l’impression d’apporter quelque chose à la société, ça… ça m’a sauvée tu vois, ça me sauve euh, tous les jours de, de, de l’ennui, de l’angoisse… de, de, de trop réfléchir… ça me permet de me lever le matin et, et d’être exciter aussi de ce qui va se passer demain quand, quand je vais me coucher. Ça me permet de rêver quoi, de… de construire l’avenir euh, pour que mes rêves prennent vie, et ça… ça donne un but en fait, c’est ça, ça, ça donne un but. Et je pense que si la gamine que, que j’étais, elle, elle me voyait aujourd’hui, elle… je pense qu’elle se dirait « bien ouéj » tu vois… parce que c’était pas gagné, clairement c’était pas gagné. Et puis… je trouve que j’ai, j’ai une chance aussi euh, incroyable d’être passionnée, parce que je sais très bien que si je meurs demain, bah je serais heureuse de, de mon passage ici tu vois, c’est… et ça je, je pense que c’est vraiment une chance de, de, de ressentir ça et de, de, de pouvoir se dire ça.

Témoignage 2

Alors moi c’est Maylis, je suis danseuse et chorégraphe handicapée, je suis basée au Pays basque et aujourd’hui, je viens vous raconter comment la danse m’a permis de me réconcilier avec mon identité handie. Mon premier contact avec la danse a eu lieu pendant mon adolescence. Chaque été, avec mes copines du centre de rééducation, on faisait des chorégraphies qu’on présentait aux autres enfants et aux éducs. C'était un moment que j'attendais avec impatience tous les ans, je m’en rappelle encore. On faisait tout ensemble, on dansait ensemble sur des musiques du moment, on mettait du maquillage, des costumes… c’était super! À l'époque, l'idée de m'inscrire à un cours de danse ne m'a même pas effleuré l'esprit. Pendant 10 ans, j'ai concentré mes efforts sur mes études, travaillant dur pour atteindre l'objectif ultime, pour moi à l’époque : obtenir un bon emploi, bien payé. La méritocratie et la persévérance, les guides dans un environnement si difficile. À 23 ans, ma santé mentale m'a contrainte à faire une pause, lors de ma dernière année de master. J'ai dû progressivement me remettre sur pied et entreprendre une longue période de réflexion.

Un tournant s'est produit lors d'une discussion avec ma thérapeute de l'époque,à propos de la danse. J'avais découvert, sur Youtube, la compagnie californienne AXIS, basée près de San Francisco, qui collaborait avec des personnes handicapées et non handicapées pour créer des pièces de danse. J’ai décidé de postuler pour leur stage d'été, et ils m'ont acceptée. Et c'est là que tout a basculé pour moi. J'ai non seulement rencontré des artistes handicapés exceptionnels, mais j'ai aussi réalisé que la danse était ma passion. Je me souviens encore de la phrase que j'utilisais à l'époque pour me décrire : "je suis un cerveau sur un bout de bois". Quelle horreur! Un an plus tard, de retour dans ma région natale avec mon diplôme en poche, j'ai commencé à travailler dans un emploi bien convenable, mais pas très bien rémunéré. J'ai continué à danser deux fois par semaine, suivant des cours de danse contemporaine et de contact impro. J'ai participé à toutes les master classes possibles, avec des chorégraphes et des artistes, souvent estomaqués, déconcertés, mais jamais vraiment hostiles. J'étais souvent la seule personne handicapée, mais ça, j’avais l’habitude! En parallèle, je m’accordais des bulles de respiration, comme j’aimais bien les appeler. C’était dans des stages de danse inclusive en Espagne, en Belgique ou Angleterre. J'ai pu développer ma pratique, découvrir ma singularité, et rencontrer d'autres danseurs et danseuses handicapés. Ces expériences m'ont ouvert les yeux sur les normes validistes prédominantes dans le monde de la danse. La danse, c’est souvent des techniques conçues pour des types de corps spécifiques; ça limite la vision de la beauté corporelle, de la virtuosité, et la danse impose une discipline et une rigueur qui excluent de nombreuses personnes. Mon engagement dans la danse m'a poussée à me questionner sur ces normes, à déconstruire mes propres préjugés validistes, ainsi que ceux des personnes valides qui m'entouraient dans la danse et autour. J'ai réalisé que ma quête pour correspondre aux normes m'avait à la fois libérée et aliénée. Je me suis souvent sentie prise entre deux mondes, celui des personnes valides et celui des personnes handicapées, me sentant toujours en décalage.

J'ai commencé alors à reconstruire une nouvelle image de nos corps et esprits handicapés, les considérant comme des acteurs de la danse, des créateurs esthétiques dans leur singularité.Il y a six ans, après une longue période de chômage et de doutes, j'ai pris la décision de me consacrer pleinement à la danse. C'était un saut dans l'inconnu, sans garantie de succès, mais ma passion l'emportait. Depuis, j'ai dansé dans différents projets en France, j’ai créé et dirigé “Habrá Que Ponerse Cachas", un duo de danse inclusive,en tournée depuis 5 ans. J’ai plus récemment collaboré sur "Ice Age",en tant que danseuse et co-chorégraphe avec la compagnie taïwanaise Resident Island Dance Theatre. La pièce a été finalisée l’été dernier et a déjà tourné en Europe, à Taïwan et aux États-Unis.Après un début de carrière indépendant et très international, j'ai fondé ma compagnie In(-)Between, en 2022, pour soutenir mes futurs projets de création et enfin m’implanter nationalement. Inutile de vous dire que la France est très en retard sur la reconnaissance des artistes handicapés. Il y a tout à faire et je suis déjà épuisée. Mais je compte développer mes créations, promouvoir la pratique inclusive et surtout le leadership des artistes handicapés dans les arts de la scène. C’est encore trop rare! Ce qui me motive dans mes créations de spectacles ou mes danses du jour sur Insta est de mettre en avant la complexité des individus, à la fois ordinaires et uniques. Je veux divertir tout en rendant visible l’invisible, en renforçant mon identité d'artiste handicapée. Je la revendique cette identité, comme riche et positive, en dehors des normes et des attentes de dépassement de quoi que ce soit. Pour moi, la virtuosité se trouve à la croisée de l'intime et de l'ordinaire, du chaos et de la subtilité, de la puissance et de la fragilité.

Témoignage 3

Je m’appelle Mathilde François. Et euh, mmh, je vis avec des douleurs chroniques et généralisées euh… très handicapantes depuis plusieurs années. Et euh… je peins. Je peins, je fais de la bande-dessinée, dans les deux cas c’est… deux pratiques artistiques qui me soutiennent et interagissent énormément avec euh… mon handicap et, et ma vie euh, quotidienne. Concrètement euh… j’ai commencé à peindre euh, une série que je n’ai toujours pas finie bien sûr mais qui, qui évolue avec le temps, j’ai commencé à peindre euh, au début de mes douleurs chroniques. Y a clairement un, un style qui évolue et en même temps euh mmh, il y a aussi clairement un fil euh, qui se déroule. Au début euh, j’étais vraiment très… orientée vers des corps déformés. Tout mon travail a porté sur euh, des corps déformés par la douleur, avec euh, un… mmh… un choix d’un médium plutôt à l’encre, parce que… l’encre est, est... un peu comme l’aquarelle, elle va être très aqueuse, et donc euh, on va vivre une sorte de vibration du trait qui moi, me, m’apaisait en quelque sorte, j’avais l’impression de négocier avec euh, le trait, et mmh… toute cette période a consisté à mettre en en scène l’expérience de la douleur. Clairement mmh… les corps distordus et, et des corps inhumains, pour moi c’était… comment dire ? Une manière de construire ma légitimité. Je me sentais le besoin de construire la légitimité de mon expérience de douleurs chroniques, pour être euh, en empathie avec moi-même.

Pour euh… faire alliance. Parce que mmh, clairement la douleur chronique… est invisible, d’autant plus qu’on a une injonction énorme à la compenser. Et la douleurs des femmes elle a été, elle est niée… enfin toutes les oppressions se traduisent dans une sorte de déni médical, ce qui fait que moi j’ai des douleurs depuis très très longtemps mais je… dois apprendre aujourd’hui… j’ai du apprendre à les… reconnaitre, à me reconnaitre, comme légitime et à reconnaitre mon expérience de douleur. Donc j’ai ces corps là, j’ai aussi euh, euh en fait ce que je souhaite quand je pratique cet ce travail de, de peinture, c’est vraiment me mettre dans une état euh… de flow, très connecté à ce que je vis quand je suis en crise euh, mais je peins pas toujours pendant mes crises, parce que j’en suis vraiment pas capable physiquement. Mais par contre après, après des crises de douleurs je me reconnecte à cette expérience, et mmh, ce qui m’intéresse là c’est d’être dans une euh… dans une manière de raconter cette expérience qui va ne pas avoir de filtre, contrairement à quand tu parles de ton… handicap, de tes symptômes dans un contexte social, y a une forme d’intimité, d’injonction à l’intimité quand on est handicapé je trouve. On nous demande de parler de notre corps, ‘fin on nous demande de justifier plein de choses, et en même temps euh… y a une sorte de rejet de la vérité, c’est à dire que… je pense que je suis pas la seule à le dire, si je vous raconte vraiment tout le dossier médical ou tous les détails de mes symptômes et de mon expérience de corps, vous allez vraiment être un peu choqué’es quoi et dégouté’es entre guillemets.

Donc là je m’autorise. Et puis je m’autorise aussi des espaces de métaphores que je m’autoriserais pas en espace médical. C’est-à-dire que euh, si je dis dans espace médical « j’ai l’impression de vivre avec une colocatrice qui est ma douleur, qui est cette grosse masse sombre que je représente sur de nombreuses peintures », ben je m’inquiète un peu de mmh, comment ça va être perçu, j’ai peur de pas être bien… comprise. Donc mmh, je m’autorise voilà et, et par exemple ça donne mmh… je les ai sous les yeux là, ça donne des, des… des peintures euh, que j’ai appelé les mange-pieds, qui sont des personnages euh, qui, qui ont beaucoup d’auto-agressivité et qui s’attaquent eux-mêmes, et qui mangent leurs membres euh, eux-mêmes. Ça typiquement pour moi c’est… très apaisant, parce que oui il y a une auto-agressivité en douleurs chroniques, et… si je la fait pas sortir euh, par le dessin, euh, quand est-ce que je l’exprime, qui peut l’entendre quoi ? Donc il y une dimension assez euh, thérapeutique au sens où… c’est légitimant, moi ça m‘a permis de faire, ce qu’on va dire une sorte de… coming in, enfin de coming in et de coming out handi quoi, ça m’a permis de me sentir autorisée à vivre ce que je vis et à le reconnaitre, et à le prendre en compte. Et également il y a une autre dimension intéressante, ‘fin qui m’a intéressée, c’était de… de récupérer mes imageries médicales et de les reprendre, c’est-à-dire euh… de peindre euh… les images d’IRM qu’on m’a… qu’on m’a donné, parce que ça m’agace en fait que… des… docteurs aient produit des images à partir de l’intérieur de mon corps, sans euh… déjà sans... sans, ‘fin bien sûr que j’ai consenti mais… c’est des images, quoi qu’on en dise c’est des photographies, c’est comme si quelqu’un avait vos photographies de famille et que vous, vous les aviez pas quoi.

Donc je les aies repeintes à l’encre de Chine et ça, ça m’a beaucoup apaisée aussi pour euh… me connecter avec le dedans, parce qu’être malade chronique c’est avoir une conscience de son intérieur en permanence, par opposition à être en bonne santé, c’est ne pas penser à l’intérieur de son corps. Et donc en conclusion euh, clairement mmh… je vois qu’il y a une évolution avec les années. C’est-à-dire que euh…une fois que je me suis donnée la légitimité de peindre mes ressentis de la douleur, les corps distordus, les corps euh, violents et violentés, une fois que j’ai… hacké la filière des images (rire) médicales, je me suis… je me vois aller vers des images maintenant, aujourd’hui, qui sont plus… des hybridations de corps, dans l’exploration des différentes manières d’être vivant et je le connecte directement euh… au fait que je suis beaucoup plus connectée aujourd’hui à des collectifs euh, handi, en lutte, qui revendiquent leur manière d’être vivants au monde euh… non pas comme une anomalie mais… comme une manière d’être vivant totalement légitime. Donc là j’ai plus de peintures euh, hybrides et entre des corps et mmh, des animaux, des corps et des plantes, euh, peut-être des machines aussi. Voila.

Hermine : Merci aux personnes qui ont participés à cet épisode et merci à vous de l’avoir écouté. Je rappelle que tous les épisodes du podcast sont disponibles sur toutes les applis de podcast habituelles, donc Deezer, Spotify, Apple Podcast, etc., et également sur YouTube en vidéo sous-titrée et en retranscription sur mon site hcommehandipodcast.fr

Je voulais également remercier toutes les personnes qui prennent le temps de m’envoyer des messages, sur Facebook, sur Instagram, ou même des fois par mail, pour me dire que le podcast les aident d’une quelconque manière et qu’iels apprennent des choses. Ce genre de retour c’est hyper important, parce que ce podcast est un projet 100% bénévole, et que je perds de l’argent plus que je n’en gagne, donc vraiment c’est hyper important pour moi d’avoir des retours et de savoir que mon travail est utile. Donc voilà, merci vraiment aux personnes qui prennent le temps de faire ça. Et j’encourage celles et ceux qui… qui n’osent pas et qui sont silencieux et silencieuses, je sais qu’il y a beaucoup d’auditeurices dans ce cas-là, n’hésitez pas à me faire des retours, c’est vraiment très important.

Et si vous le voulez et si vous le pouvez, vous pouvez aussi me soutenir financièrement, via mon compte PayPal ou via ma boutique Ko-Fi, où vous pouvez trouver de très jolis stickers. Encore une fois tous les liens sont disponibles sur mon site hcommehandipodcast.fr

Voilà, l’instant publicité est terminé, cet épisode est terminé. Encore une fois merci à vous de l’avoir écouté, et on se retrouve dans deux semaines pour un… nouveau format d’épisode, avec un mini-épisode recommandation culturelle.

Liens

Instagram : @laurpontak (Témoignage 1) Peintures, zines
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Instagram : @lavieacroquer (Témoignage 3) Peintures

Vidéos Maylis :

Axis Dance company : https://axisdance.org/
Teaser Habrá Que Ponerse Cachas : https://vimeo.com/268801888
Teaser Ice Age (Resident Island Dance Theatre x Maylis Arrabit) https://youtu.be/hYPwwn2XkdM?si=95A7jezS4HI0Hlsw
Contact pro Maylis : contact@cie-inbetween.fr